Mon premier visiteur est un jeune retraité ancien employé d’un établissement la Vie Claire à Paris. Il a été végétarien une partie de sa vie et m’encourage pour continuer la table d’info. Il signe la pétition pour la présence des menus végétariens en collectivité, achète Végétarien Magazine et me félicite pour ma seule présence ici. Le couple venu d’Italie et rencontré la semaine dernière vient me saluer et prendre la fiche de l’Alliance Végétarienne « Bébé végétalien ». Le papa me promet de mettre une de mes affiches pour le stand dans son village. Une végétarienne d’une vingtaine d’année me demande des conseils sur ses achats alimentaires et je lui remets la liste des magasins bio du secteur. Un représentant local de la Ligue de Protection des Oiseaux arrive ensuite (je suis adhérent de l’association nationale et j’ai fait connaître ma présence sur le marché à la LPO par mail). Nous discutons longuement avec ce monsieur qui me dit très peu consommer de viande et que les militants de la ligue qu’il connaît sont, pour la plupart, sensibilisés aux questions de végétarisme. Pendant ce temps un homme d’une cinquantaine d’années feuillette des livres de recettes exposés sur la table. Je n’ai pas le temps de lui parler avant qu’il ne reparte. En fin de matinée Katia passe en courant me dire bonjour (toujours avec un sourire revigorant) ainsi que Saïd qui signe la pétition contre le massacre des dauphins et avec lequel je parle du dossier sur l’élevage du dernier Bio Contact. Pour terminer Sylvie, une amie militante bio, vient discuter un peu. Pendant que nous parlons tous les deux de la fameuse St Cochon de Chantelle une dame se joint à la conversation. Elle dit essayer de manger moins de viande mais trouve cela difficile. Des médecins et des articles médicaux l’ont dissuadé de consommer du soja qui serait « dangereux » pour la santé humaine et surtout pour les femmes. Sylvie (bien que non végétarienne) lui fournit des arguments contraires. Nous lui donnons l’exemple d’autres pays, comme le Japon, qui consomme du soja depuis des décennies et lui disons que le lait de vache est bien plus néfaste pour la santé. Sylvie nous quitte pour continuer son marché et la dame m’interroge alors sur mes convictions. Je lui parle de ma compassion à l’égard de la souffrance animale et de ma volonté d’informer le public au sujet d’une alimentation végétarienne qui se veut accessible, goûteuse, respectueuse de la vie, protectrice de la nature et de l’environnement et salvatrice pour notre santé et notre avenir. Elle m’écoute avec attention et me cite l’exemple de ses petits enfants qui ne veulent plus manger de veaux depuis qu’ils en ont approché un dans une ferme. Elle me regarde alors profondément et avec un sourire emprunt de béatitude me dit « vous avez raison, ce n’est pas difficile d’abandonner la viande quand on est motivé comme vous l’êtes, ce que vous faites ici est formidable » Elle est repartie en me remerciant après avoir accepté un N° gratuit de Végé Mag.
Voulez-vous que je vous dise ? C’est pour ce genre de contact avec mes contemporains que je viens tous les samedis au marché. Parce que non seulement il n’y a pas de mal à se faire du bien mais parce qu’en plus c’est une nécessité que de d’essayer de contribuer à changer notre monde et à rendre les gens plus heureux. Seul le végétarisme m’a permis d’accéder à cela.
Aujourd’hui j’ai aussi parlé avec la placière de mon autorisation définitive car je risque de me retrouver sans emplacement avec l’arrivée du printemps et des marchands saisonniers qui ont acheté leur place à l’année. Je veux néanmoins être confiant et croire en une solution.
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