Communiqué de presse
Le ministère de la Recherche préfère les méthodes obsolètes
Paris, 5 octobre 2006 - Lors d'un entretien au ministère de la Recherche
accordé à Muriel Arnal, présidente de One Voice, et à Claude Reiss,
président d'Antidote Europe, Monsieur Bernard Andrieux, de la direction
générale de la Recherche et de l'Innovation, a réitéré son attachement à
l'expérimentation animale et, bien qu'il ait reconnu l'intérêt de méthodes
modernes, n'a manifesté aucune volonté de promouvoir ces dernières.
Monsieur Andrieux a déclaré envisager la participation du Ministère à
l'organisation d'une conférence sur l'expérimentation animale, avec, entre
autres, le soutien d'un important fournisseur d'animaux de laboratoire.
Pourtant, la pertinence de cette pratique datant de l'Antiquité n'a jamais
été démontrée ; bien au contraire, Antidote Europe a présenté la preuve
qu'aucune espèce animale n'est un modèle biologique fiable pour une autre.
Cette preuve découle des connaissances acquises dans la seconde moitié du
XXe siècle et de nombreux scientifiques font aujourd'hui ce constat, dont
le prestigieux British Medical Journal qui titrait l'un de ses articles en
2004 : "Où sont les preuves que la recherche sur les animaux profite aux
humains ?"
Or, dans tous les domaines de la recherche biomédicale, les chercheurs
disposent de techniques puissantes et précises pour étudier la physiologie
et les pathologies humaines, techniques dont le nombre et la qualité ne
cessent d'augmenter. Dans le domaine de la toxicologie, d'actualité en
raison de l'aboutissement prochain du projet REACH*, les tests effectués
sur des animaux ont été qualifiés de "mauvaise science" par un responsable
scientifique de la Commission européenne, laquelle vient de créer un
département de toxicogénomique, méthode prometteuse, déjà utilisée aux
Etats-Unis et présentée aux autorités européennes précisément par One
Voice et Antidote Europe.
Alors que la France pourrait être le leader européen dans ce domaine et
tout en reconnaissant la valeur de cette technique qui fournit des
résultats fiables à bien moindre coût et plus rapidement que les tests sur
des animaux, Monsieur Andrieux a déclaré qu'il n'envisageait pas d'oeuvrer
en faveur de cette méthode. Ce manque d'ambition française est
incompréhensible, à l'heure où un amendement prévoyant le recours à la
toxicogénomique vient d'être réintroduit dans le projet REACH. Elle prive
la France d'une opportunité que le Sénat belge entend saisir avec sa
récente proposition de résolution "de réaliser une étude de faisabilité en
vue de la création d'un Centre belge de toxicogénomique."
Alors que 300.000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués chaque année
en France, alors que la prévalence de maladies neurologiques, de troubles
endocriniens et autres maladies liées à la pollution environnementale ne
cesse d'augmenter et que les victimes sont de plus en plus jeunes, alors
qu'il existe des méthodes fiables pour évaluer la toxicité des plus de
100.000 substances chimiques actuellement utilisées et, ainsi, proposer
des mesures de prévention efficaces, les autorités françaises tournent le
dos aux méthodes de pointe et continuent à permettre que des millions
d'animaux cobayes soient sacrifiés sans aucun bénéfice prouvé pour les
humains.
Antidote Europe est une association créée par des chercheurs issus du
CNRS, oeuvrant pour une meilleure prévention en santé humaine.
One Voice est une association de défense animale et de l'environnement.
* Le projet REACH, lancé par la Commission européenne et actuellement en
cours de vote au Parlement européen, a pour but l'Enregistrement,
l'Evaluation et l'Autorisation des substances CHimiques.
Contact Antidote Europe : 01 45 77 48 15 ;
http://www.antidote-europe.org; mailto:info@antidote-europe.org
Contact One Voice : 02 51 83 18 19 ;
http://www.onevoice-ear.org :
mailto:info@onevoice-ear.org